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Stanley Kubrick

 

Stanley Kubrick est souvent considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs de l’histoire du cinéma, voire le meilleur par certains critiques et cinéphiles.

Le style de Stanley Kubrick est unique et reconnaissable, caractérisé par plusieurs éléments visuels et narratifs marquants. Kubrick est souvent décrit comme un perfectionniste, un cinéaste méticuleux avec une attention exceptionnelle aux détails. Voici quelques éléments clés de son style :

1. Composition visuelle

  • Symétrie et cadrages géométriques : Kubrick est célèbre pour ses compositions symétriques et son utilisation de la perspective centrale. Des plans comme le couloir dans « The Shining » ou les travellings dans « 2001: A Space Odyssey » illustrent cette maîtrise de la symétrie.
  • Plan en contre-plongée : Il aime utiliser des plans en contre-plongée pour créer une impression de grandeur ou d’oppression. Cela place souvent le spectateur dans une position inconfortable ou vulnérable, renforçant l’aspect dramatique de la scène.
  • Longs travellings : Kubrick utilise fréquemment de longs travellings pour suivre ses personnages, renforçant l’immersion du spectateur. C’est visible dans des films comme « Orange Mécanique » ou « The Shining ».

2. Usage de la lumière et des couleurs

  • L’éclairage naturel : Dans « Barry Lyndon », Kubrick a poussé à l’extrême l’usage de la lumière naturelle, notamment dans des scènes éclairées uniquement à la bougie, créant ainsi un réalisme visuel jamais vu à l’époque.
  • Couleurs symboliques : Kubrick utilise souvent des palettes de couleurs pour évoquer des émotions spécifiques. Dans « Orange Mécanique », par exemple, le blanc est omniprésent, symbolisant l’innocence pervertie.
  • Contrastes forts : Ses films jouent souvent sur des contrastes visuels marqués, que ce soit dans les costumes, les décors ou les éclairages.

3. Thématiques récurrentes

  • Violence et humanité : Beaucoup de ses films traitent des aspects sombres de la nature humaine, souvent à travers la violence, la guerre, ou des comportements psychologiques extrêmes. Des films comme « Full Metal Jacket » et « Orange Mécanique » explorent les limites de la moralité et la corruption de l’âme humaine.
  • Aliénation et solitude : Les personnages kubrickiens sont souvent isolés, aliénés de leur environnement ou des autres, comme Jack Torrance dans « The Shining » ou Dave Bowman dans « 2001: A Space Odyssey ».
  • Répétition et obsession : La répétition, que ce soit dans les gestes, les dialogues ou les situations, est un motif récurrent qui traduit souvent une obsession, une folie ou une détérioration mentale.

4. Musique et sound design

  • Utilisation innovante de la musique classique : Kubrick est l’un des premiers réalisateurs à intégrer de la musique classique dans des scènes d’action intense, comme le célèbre « Ainsi parlait Zarathoustra » de Strauss dans « 2001: A Space Odyssey ». Cette juxtaposition crée souvent un contraste ironique et souligne l’ampleur de la scène.
  • Silence et tension sonore : Kubrick manipule aussi le silence pour amplifier la tension, comme dans les séquences spatiales de « 2001 », où le vide devient un élément dramatique.

5. Contrôle extrême et multiples prises

  • Kubrick est réputé pour son exigence en matière de prises multiples. Il faisait souvent tourner ses acteurs de nombreuses fois pour obtenir la prise parfaite, ce qui peut créer un sentiment de performance unique. Cela ajoutait souvent une certaine distance émotionnelle dans le jeu d’acteur, renforçant l’aspect clinique et froid de certaines de ses œuvres.

6. Approche narrative

  • Narration non linéaire : Kubrick ne suit pas toujours une structure narrative conventionnelle. Par exemple, « 2001: A Space Odyssey » est célèbre pour son récit fragmenté et elliptique.
  • Fin ambiguë : Kubrick laisse souvent ses films ouverts à l’interprétation, refusant de donner des conclusions claires. « Eyes Wide Shut », « 2001: A Space Odyssey » et « The Shining » en sont des exemples où le spectateur reste avec des questions sans réponse.

En résumé :

Le style de Stanley Kubrick est un mélange de rigueur formelle, de compositions visuelles parfaites, d’une utilisation innovante du son et de la musique, et d’un questionnement profond sur la nature humaine. Ses films sont souvent des explorations psychologiques et philosophiques, où la technique sert à renforcer des thématiques universelles et parfois dérangeantes.

Filmographie :

1953 : Fear and Desire
1955 : Le Baiser du tueur (Killer’s Kiss)
1956 : L’Ultime Razzia (The Killing)
1957 : Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory)
1960 : Spartacus
1962 : Lolita
1964 : Docteur Folamour
1968 : 2001, l’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey)
1971 : Orange mécanique (A Clockwork Orange)
1975 : Barry Lyndon
1980 : Shining (The Shining)
1987 : Full Metal Jacket
1999 : Eyes Wide Shut

DÉSIGNÉ COUPABLE

 

 

« Désigné Coupable » (The Mauritanian en version originale) est un film de Kevin Macdonald, sorti en 2021. Ce drame judiciaire est basé sur l’histoire vraie de Mohamedou Ould Slahi, un Mauritanien qui a passé quatorze ans en détention à Guantánamo sans inculpation. Adapté de ses mémoires, intitulés Journal de Guantánamo, le film aborde les thèmes de la torture, de la justice et des droits humains.

Synopsis :

Mohamedou Ould Slahi, joué par Tahar Rahim, est arrêté par le gouvernement américain et envoyé dans la prison de Guantánamo Bay, accusé d’être impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001. Il est détenu sans accusation formelle ni procès pendant de nombreuses années. L’histoire suit son combat pour la liberté, épaulé par son avocate de la défense, Nancy Hollander (interprétée par Jodie Foster) et son associée Teri Duncan (Shailene Woodley).

Au fil de l’enquête, Nancy découvre les abus et tortures infligés à Mohamedou par le gouvernement américain pour lui extorquer des aveux. De l’autre côté, le procureur militaire, Stuart Couch (Benedict Cumberbatch), chargé de poursuivre Mohamedou, se trouve également confronté à des dilemmes éthiques lorsqu’il prend conscience des méthodes employées.

Le film explore les complexités légales et morales du traitement des détenus à Guantánamo, tout en racontant une histoire de résilience et d’espoir.

Distribution principale :

  • Tahar Rahim : Mohamedou Ould Slahi
  • Jodie Foster : Nancy Hollander
  • Shailene Woodley : Teri Duncan
  • Benedict Cumberbatch : Stuart Couch
  • Zachary Levi : Neil Buckland

Thématiques :

Le film aborde plusieurs thématiques importantes :

  • La justice et les droits humains : En se concentrant sur le système judiciaire américain et les conditions de détention à Guantánamo, « Désigné Coupable » questionne la légitimité des procédures légales dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme ».
  • La torture : Le film met en lumière les pratiques inhumaines utilisées à Guantánamo, tout en dénonçant leur inefficacité à obtenir des aveux valides.
  • Le doute et la vérité : Chaque personnage doit se confronter à la réalité des faits et au doute quant à la culpabilité de Mohamedou, remettant en cause la notion de justice et de vérité.

Réception :

« Désigné Coupable » a été salué par la critique pour ses performances, notamment celle de Tahar Rahim, qui a été largement acclamé pour son interprétation poignante de Mohamedou Ould Slahi. Jodie Foster a également été récompensée, remportant un Golden Globe pour son rôle. Le film a été apprécié pour sa capacité à traiter un sujet sensible avec humanité et nuance.

Contexte historique :

Le film est basé sur les mémoires de Mohamedou Ould Slahi, Guantánamo Diary, qui ont été publiées en 2015 après de longues batailles juridiques pour déclassifier certains passages. Slahi a été détenu sans preuve directe de sa participation à des activités terroristes, et son cas est devenu emblématique des abus de la justice américaine dans la lutte contre le terrorisme post-11 septembre.

Réalisateur :

Kevin Macdonald est un réalisateur écossais connu pour des films comme Le Dernier Roi d’Écosse (2006) et des documentaires tels que Touching the Void (2003). Il est reconnu pour son travail sur des sujets historiques et politiques complexes, souvent en mêlant drame humain et rigueur factuelle.

« Désigné Coupable » est une œuvre percutante qui interroge la notion de justice, tout en mettant en lumière une histoire vraie profondément bouleversante.

 

 

BOÎTE NOIRE

 

 

« Boîte Noire » est un thriller psychologique français réalisé par Yann Gozlan, sorti en 2021. Le film plonge au cœur d’une enquête captivante menée par un analyste acoustique pour découvrir la vérité derrière un mystérieux crash d’avion. Voici un aperçu du film :

Synopsis :

Mathieu Vasseur, interprété par Pierre Niney, est un jeune et talentueux analyste acoustique travaillant pour le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA), l’organisme chargé des enquêtes sur les accidents aériens. Lorsqu’un avion s’écrase dans les Alpes, sans qu’aucune explication claire ne soit trouvée, Mathieu est chargé d’analyser les boîtes noires de l’appareil.

Alors que ses supérieurs souhaitent clore rapidement l’enquête en évoquant une erreur humaine, Mathieu, persuadé qu’il y a une autre vérité cachée, s’acharne à écouter et réécouter les enregistrements. Au fur et à mesure qu’il progresse dans ses recherches, il découvre des anomalies troublantes et commence à suspecter un complot bien plus vaste. Il devient obsédé par cette quête de la vérité, mettant en péril sa carrière et sa vie personnelle.

Distribution principale :

  • Pierre Niney : Mathieu Vasseur
  • Lou de Laâge : Noémie Vasseur (sa femme)
  • André Dussollier : Philippe Rénier
  • Sébastien Pouderoux : Xavier Renaud

Thématiques :

Le film explore des thématiques telles que :

  • L’obsession de la vérité
  • Les dilemmes éthiques et moraux liés à l’enquête
  • La manipulation technologique et les complots industriels
  • La tension psychologique au sein des enquêtes sur les accidents aériens

Réception :

« Boîte Noire » a reçu des critiques positives, particulièrement pour l’intensité de son intrigue, le jeu de Pierre Niney et l’habileté de Yann Gozlan à maintenir un suspense haletant. Le film est souvent comparé à des thrillers américains en raison de son ambiance tendue et de son rythme soutenu.

Autres détails :

Yann Gozlan est connu pour ses thrillers intelligents et construits autour de personnages complexes, et « Boîte Noire » ne fait pas exception. Le film s’appuie sur un travail de recherche technique important, notamment sur le fonctionnement des boîtes noires et sur les procédures d’enquête aéronautiques, pour donner un cadre réaliste à son intrigue.

 

 

TURBO KID

 

 

Turbo Kid est un film de science-fiction post-apocalyptique réalisé par François Simard, Anouk Whissell, et Yoann-Karl Whissell, sorti en 2015. Ce film est un hommage vibrant aux films de série B des années 1980, avec un style rétro marqué par des références à la culture pop de cette époque, notamment à travers son esthétique, ses effets spéciaux et sa bande-son synthwave.

Résumé de l’intrigue :

L’histoire se déroule en 1997, mais dans un futur dystopique où le monde a été ravagé par une apocalypse nucléaire. Les survivants vivent dans un univers désertique, dominé par la rareté des ressources, en particulier l’eau. The Kid (interprété par Munro Chambers), un jeune garçon solitaire, passionné par les bandes dessinées, survit dans ce monde en parcourant les terres désolées à vélo.

Un jour, il rencontre une jeune fille excentrique et pleine d’énergie, Apple (interprétée par Laurence Leboeuf), avec qui il noue une amitié. Ensemble, ils affrontent Zeus (interprété par Michael Ironside), un tyran cruel qui contrôle les ressources en eau et règne avec terreur sur le territoire. Pour affronter ce méchant, The Kid découvre une ancienne armure de super-héros qui lui confère des pouvoirs extraordinaires, faisant de lui le « Turbo Kid ».

Personnages principaux :

  • The Kid : Un adolescent solitaire qui idolâtre les super-héros de ses bandes dessinées. Il devient un héros malgré lui après avoir découvert une armure qui lui donne des capacités spéciales.
  • Apple : Une fille joyeuse, enthousiaste et parfois naïve, qui accompagne The Kid dans son aventure. Elle se démarque par son excentricité et son positivisme indéfectible, malgré le monde cruel dans lequel elle vit.
  • Zeus : Le méchant de l’histoire, impitoyable et charismatique, qui règne sur le territoire post-apocalyptique avec son armée de brutes. Il est responsable de l’asservissement des survivants pour contrôler les ressources vitales, notamment l’eau.
  • Frederic : Un combattant coriace et habile, interprété par Aaron Jeffery, qui aide The Kid et Apple dans leur lutte contre Zeus.

Style et réalisation :

Turbo Kid est un film qui se distingue par son esthétique rétro et son côté « low-tech ». Les réalisateurs, François Simard et le duo Whissell, adoptent une approche nostalgique des films de science-fiction et d’aventure des années 80, comme Mad Max, Tron, et les films de super-héros de l’époque. La direction artistique est volontairement marquée par des effets spéciaux rudimentaires et des accessoires « faits-maison », renforçant l’hommage aux séries B.

Les scènes d’action sont exagérément sanglantes, mais avec un aspect presque cartoonesque, en référence aux films gore des années 80. La violence est donc stylisée et parfois humoristique, ce qui contribue à l’aspect divertissant du film.

Thèmes principaux :

  • L’héroïsme et la nostalgie : The Kid rêve d’être un super-héros comme ceux qu’il admire dans ses bandes dessinées, et ce thème du rêve d’enfance est central dans le film. Il reflète le désir d’évasion d’un monde cruel à travers l’imaginaire héroïque des années 80.
  • L’amitié : La relation entre The Kid et Apple est au cœur de l’histoire. Elle introduit des moments de douceur et d’humanité dans un univers brutal.
  • Le post-apocalyptique : Le film joue avec les codes du genre post-apocalyptique, notamment avec la survie dans un monde désertique, l’importance de l’eau comme ressource, et les tyrans qui en contrôlent l’accès.

Bande-son :

La bande-son de Turbo Kid est l’un des éléments les plus acclamés du film. Elle est composée par Le Matos, un duo canadien spécialisé dans la musique synthwave, qui rappelle les sonorités électroniques des films de science-fiction des années 80. Cette musique rétro ajoute à l’immersion nostalgique du spectateur, renforçant l’atmosphère du film.

Réception critique :

Turbo Kid a été bien accueilli par la critique, notamment pour son hommage sincère aux films des années 80 et son ton décalé. Bien qu’il s’agisse d’un film à petit budget, il a su séduire par sa créativité, son énergie, et son sens de l’humour. Les performances des acteurs, notamment celle de Laurence Leboeuf dans le rôle d’Apple, ont également été saluées.

Le film a également été projeté dans de nombreux festivals de cinéma, notamment au Sundance Film Festival, où il a été apprécié pour son originalité et son hommage à une époque révolue du cinéma.

Conclusion :

Turbo Kid est un film qui se veut un voyage nostalgique pour les fans des films d’action et de science-fiction des années 80. Avec son mélange d’action sanglante, d’humour décalé, et de tendresse, il a su conquérir un public attaché à cette esthétique rétro. Le film offre une aventure divertissante dans un monde post-apocalyptique où le rêve d’être un héros reste vivant, même dans les pires circonstances.

No Country For Old Man

 

 

No Country for Old Men est un film réalisé par Joel et Ethan Coen, sorti en 2007. C’est l’adaptation du roman éponyme de Cormac McCarthy publié en 2005. Le film est un mélange de thriller, de western moderne, et de drame, avec une atmosphère intense et sombre. Voici quelques aspects marquants du film :

Résumé de l’intrigue :

L’histoire se déroule en 1980 au Texas, dans un cadre rural et désertique. Un vétéran de la guerre du Vietnam, Llewelyn Moss (interprété par Josh Brolin), découvre par hasard une mallette contenant deux millions de dollars lors d’une transaction de drogue qui a mal tourné. En prenant l’argent, il s’engage dans une spirale de violence et de danger. Il devient la cible d’un tueur psychopathe, Anton Chigurh (interprété par Javier Bardem), qui est implacable et utilise un pistolet à air comprimé pour exécuter ses victimes.

Sheriff Ed Tom Bell (interprété par Tommy Lee Jones) enquête sur cette affaire, tout en essayant de protéger Moss et de comprendre la violence croissante qui semble échapper à toute raison.

Personnages principaux :

  • Llewelyn Moss : Un homme ordinaire qui fait un choix moral douteux en prenant l’argent, ce qui l’entraîne dans une lutte pour sa survie.
  • Anton Chigurh : Un tueur sans pitié, quasiment implacable. Il est l’incarnation du chaos et de la fatalité, un personnage mémorable pour son caractère impitoyable et ses méthodes brutales.
  • Sheriff Ed Tom Bell : Le shérif vieillissant, qui se sent dépassé par la violence et la brutalité de ce monde moderne. C’est le personnage qui incarne la nostalgie d’une époque plus simple et plus morale.

Thèmes majeurs :

  • La violence et le hasard : Le film explore comment la violence semble omniprésente et imprévisible, souvent guidée par le hasard. Anton Chigurh, avec son attitude fataliste, est un symbole de cette menace constante.
  • Le déclin moral : Le film, comme le roman, reflète une perte des valeurs morales traditionnelles. Le titre même, No Country for Old Men, exprime la difficulté des personnages plus âgés à comprendre et à vivre dans un monde qu’ils ne reconnaissent plus.
  • Le destin : Anton Chigurh utilise parfois une pièce de monnaie pour décider du sort de ses victimes, soulignant l’aspect arbitraire de la vie et de la mort.

Réception critique :

Le film a été un énorme succès critique et commercial, remportant plusieurs Oscars dont :

  • Meilleur film
  • Meilleur réalisateur (pour Joel et Ethan Coen)
  • Meilleur acteur dans un second rôle (pour Javier Bardem)
  • Meilleur scénario adapté (également pour les frères Coen)

Le rôle de Javier Bardem en tant qu’Anton Chigurh est particulièrement acclamé, son personnage étant considéré comme l’un des méchants les plus mémorables et terrifiants de l’histoire du cinéma.

Style et réalisation :

Les frères Coen sont connus pour leur style unique, mêlant des dialogues minimalistes, une tension constante, et un sens de l’absurde noir. Dans No Country for Old Men, ils jouent beaucoup sur le silence et l’intensité des regards, renforçant l’atmosphère oppressante du film. La photographie, signée par Roger Deakins, est également un point fort, capturant la beauté austère des paysages du Texas tout en reflétant le caractère impitoyable du récit.

Conclusion :

No Country for Old Men est un film à la fois contemplatif et violent, qui s’intéresse aux choix humains et à l’implacabilité du destin. Avec son mélange de suspense et de réflexion philosophique, c’est un des films les plus marquants des frères Coen.

 

 

Michael Mann

 

Michael Mann est un réalisateur américain célèbre pour son style visuel distinct et son approche minutieuse du cinéma. Voici les caractéristiques principales de son style :

1. Réalisme stylisé :

Michael Mann est reconnu pour sa capacité à fusionner le réalisme avec un sens aigu de la stylisation. Ses films sont souvent marqués par une attention aux détails techniques, comme l’utilisation d’équipements authentiques, des tactiques crédibles, et des environnements urbains méticuleusement reconstitués. Ce réalisme est souvent rehaussé par une esthétique visuelle moderne et épurée.

  • Exemples : Dans Heat (1995), la scène du braquage et de la fusillade dans les rues de Los Angeles est à la fois viscérale et chorégraphiée avec un réalisme intense.

2. Esthétique urbaine et usage de la ville :

Les villes jouent un rôle central dans les films de Mann, souvent filmées de manière à devenir des personnages à part entière. Los Angeles, Miami, Chicago ou Tokyo sont capturées avec une atmosphère presque mythique, souvent durant la nuit, avec une attention particulière aux lumières de la ville, aux reflets et à l’architecture.

  • Exemple : Dans Collateral (2004), Los Angeles est filmée la nuit avec des tons froids, des néons et des reflets qui renforcent l’impression d’une jungle urbaine sombre et vaste.

3. L’utilisation du numérique et des caméras HD :

Michael Mann est un pionnier dans l’utilisation de la technologie numérique pour filmer. Il a embrassé très tôt les caméras numériques, en particulier pour leurs capacités à capturer des scènes de nuit avec des détails que le film traditionnel ne pouvait pas toujours saisir. Cela lui permet de donner une texture unique à ses films, souvent avec des couleurs froides et des contrastes élevés.

  • Exemple : Miami Vice (2006) a été tourné presque exclusivement avec des caméras numériques, donnant au film un aspect granuleux et authentique, tout en capturant des scènes de nuit de manière saisissante.

4. Protagonistes obsessionnels et anti-héros :

Les personnages dans les films de Michael Mann sont souvent des individus extrêmement compétents, mais également obsédés par leur travail, ce qui les pousse à sacrifier leurs relations personnelles. Qu’ils soient criminels ou forces de l’ordre, ces personnages sont en quête de perfection ou de réalisation personnelle, souvent au détriment de leur propre bien-être.

  • Exemple : Le personnage de Neil McCauley (Robert De Niro) dans Heat est un criminel méticuleux, obsédé par sa règle de ne jamais s’attacher émotionnellement, tandis que Vincent (Tom Cruise) dans Collateral est un tueur à gages ultra professionnel.

5. Rythme lent et tension progressive :

Les films de Mann prennent souvent leur temps pour établir leurs personnages et construire une tension dramatique. Le réalisateur s’intéresse à l’évolution psychologique de ses protagonistes, et le rythme, parfois lent, permet d’accentuer la pression avant un point culminant souvent explosif.

  • Exemple : The Insider (1999) se concentre sur la bataille mentale et émotionnelle d’un lanceur d’alerte (Russell Crowe) dans l’industrie du tabac, avec une tension qui se développe progressivement jusqu’à son paroxysme.

6. Musique et ambiance sonore :

Michael Mann accorde une grande importance à la musique dans ses films, souvent composée de morceaux électroniques, ambiants ou de rock moderne. La musique joue un rôle clé dans l’établissement de l’atmosphère et dans la construction de la tension.

  • Exemple : La bande originale de Heat comprend des compositions de Moby, Brian Eno et Passengers, qui accentuent la nature introspective et froide du film.

7. Thèmes récurrents : la solitude, la loyauté et l’éthique professionnelle :

Les personnages de Mann sont souvent des solitaires, des individus qui vivent en marge de la société ou qui sacrifient leurs relations pour leur travail. Les films de Mann explorent également des dilemmes moraux liés à la loyauté et à l’engagement professionnel. L’éthique du travail et la lutte pour rester fidèle à soi-même sont des thèmes centraux.

  • Exemple : Dans Heat, tant le policier (Al Pacino) que le criminel (Robert De Niro) sont dévoués à leur métier au point de sacrifier leur vie personnelle.

8. Élégance visuelle et chromatique :

Mann affectionne l’esthétique chromatique spécifique, notamment les couleurs froides comme le bleu et l’argent, qui reviennent souvent dans ses films. Il utilise ces palettes pour renforcer les thèmes de solitude et d’isolement qui imprègnent ses histoires.

  • Exemple : Thief (1981) a un usage récurrent du bleu qui crée une atmosphère nocturne et détachée, accentuant l’état émotionnel du personnage principal.

Conclusion :

Michael Mann se distingue par sa capacité à allier un réalisme minutieux à une esthétique visuelle distincte. Ses films explorent des thèmes profonds sur la solitude, la loyauté et l’obsession tout en offrant une expérience cinématographique immersive grâce à sa maîtrise de la caméra, du son et du montage.

Filmographie:

1981 : Le Solitaire (Thief) (aussi connu sous le titre Violent Streets)
1983 : La Forteresse noire (The Keep)
1986 : Le Sixième Sens (Manhunter)
1992 : Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans)
1995 : Heat
1999 : Révélations (The Insider)
2001 : Ali
2004 : Collatéral (Collateral)
2006 : Miami Vice : Deux Flics à Miami (Miami Vice)
2009 : Public Enemies
2015 : Hacker (Blackhat)
2023 : Ferrari

 

PRISONERS

 

 

« Prisoners » est un thriller psychologique captivant sorti en 2013, réalisé par Denis Villeneuve et mettant en vedette un casting de premier plan, notamment Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal. Le film est connu pour son atmosphère sombre et tendue, ainsi que pour ses explorations profondes de la morale et de la justice.

Synopsis :

Le film commence par la disparition de deux jeunes filles, Anna Dover et Joy Birch, dans une petite ville de Pennsylvanie. Le père d’Anna, Keller Dover (Hugh Jackman), est dévasté par cette perte. L’enquête est menée par le détective Loki (Jake Gyllenhaal), un policier méthodique et réputé pour sa capacité à résoudre des affaires complexes. Les premiers soupçons se portent sur un homme mentalement instable, Alex Jones (Paul Dano), qui conduit un camping-car vu près de la scène du crime, mais faute de preuves concrètes, il est relâché.

Convaincu qu’Alex est responsable, Keller décide de prendre les choses en main et le kidnappe, le gardant captif dans une tentative désespérée de lui soutirer des informations sur l’endroit où se trouvent les filles. Tandis que Loki continue son enquête, la tension monte et les dilemmes moraux s’intensifient : jusqu’où Keller est-il prêt à aller pour sauver sa fille, et à quel prix ?

Thèmes principaux :

  1. Désespoir et vengeance : Le personnage de Keller Dover symbolise un père dévasté qui est prêt à tout, même à dépasser les limites morales, pour retrouver sa fille. Le film explore le prix de la vengeance et les effets du désespoir.
  2. La morale et la justice : « Prisoners » pose des questions complexes sur la justice et la légitimité des actions violentes en réponse à la douleur. Les personnages se retrouvent dans des dilemmes éthiques qui forcent le spectateur à réfléchir sur ce qui est « justifiable » en temps de crise.
  3. Ambiguïté morale : Le film se distingue par sa capacité à éviter des réponses simples. Le personnage de Keller, bien que motivé par un amour parental compréhensible, devient lui-même un « prisonnier » de son désir de justice, tandis que Loki essaie de maintenir l’ordre moral.
  4. Atmosphère oppressante : La cinématographie, signée par Roger Deakins, accentue l’atmosphère sombre et glaciale du film. La pluie, la neige et les paysages froids renforcent l’idée d’une tragédie inévitable qui se déroule sous nos yeux.

Réception :

« Prisoners » a été largement salué par la critique pour son intensité émotionnelle, sa réalisation soignée et les performances de ses acteurs. Hugh Jackman a été acclamé pour sa performance brutale et désespérée, tandis que Jake Gyllenhaal a également été loué pour son rôle subtil mais intense du détective Loki. Le film a reçu plusieurs nominations pour des prix prestigieux, notamment pour la photographie de Roger Deakins.

Pourquoi la performance de Paul Dano est remarquable :

  • Nuances et ambiguïté : Paul Dano, par son jeu, crée un personnage profondément énigmatique. Il parvient à incarner à la fois la vulnérabilité d’un individu mentalement diminué et le malaise qui laisse présager qu’il pourrait être impliqué dans des actes sombres.
  • Impact émotionnel : Dano évite les excès, préférant un jeu retenu qui le rend d’autant plus troublant. Sa performance contraste avec celle de Hugh Jackman, qui est brutale et émotionnellement explosive. Ce contraste renforce l’incertitude autour d’Alex : on ne sait jamais s’il est une victime ou un complice.

Pourquoi le film est marquant :

Le film est devenu un classique moderne du genre thriller pour sa capacité à maintenir une tension insoutenable tout en plongeant dans des questions philosophiques profondes. Les retournements de situation inattendus, ainsi que la complexité psychologique des personnages, en font une œuvre captivante qui reste avec le spectateur longtemps après la fin.

 

American Psycho

 

 

« American Psycho » est un film sorti en 2000, réalisé par Mary Harron et basé sur le roman controversé de Bret Easton Ellis publié en 1991. Le film met en vedette Christian Bale dans le rôle principal de Patrick Bateman, un riche banquier d’affaires new-yorkais qui mène une double vie en tant que tueur en série. Le film est une satire du matérialisme et de la superficialité des années 1980, se déroulant dans un monde où les apparences, la richesse et le pouvoir dictent les relations sociales.

Synopsis:

Le film suit Patrick Bateman, un jeune homme d’affaires de Wall Street obsédé par son image et la consommation. En apparence, il est charmant, cultivé et sociable, mais derrière cette façade, il se révèle être un psychopathe sadique. Bateman mène une vie vide, basée sur l’acquisition de biens de luxe et des interactions superficielles, et il comble son vide émotionnel par la violence, prenant plaisir à commettre des actes de brutalité contre ses collègues, ses amants, et même des inconnus.

Thèmes:

« American Psycho » aborde des thèmes complexes tels que :

  • Le matérialisme : Bateman est obsédé par les marques de luxe, l’apparence physique, et la compétition avec ses collègues.
  • L’aliénation : Malgré son succès apparent, Bateman se sent déconnecté du monde qui l’entoure.
  • La satire sociale : Le film critique l’obsession des années 80 pour l’argent, le pouvoir, et l’image, et pointe l’indifférence des élites face à la souffrance humaine.
  • Ambiguïté : Une grande partie de l’intrigue laisse planer le doute sur la réalité des actes de Bateman, questionnant si ses crimes sont réels ou le fruit de son imagination.

Réception:

Le film a reçu des critiques partagées à sa sortie. Certains l’ont salué pour son commentaire social et la performance de Christian Bale, tandis que d’autres ont trouvé l’humour noir et la violence dérangeants. Avec le temps, « American Psycho » est devenu un film culte, particulièrement pour l’interprétation glaçante et captivante de Bale, et pour son regard incisif sur la vacuité de la vie moderne.

Christian Bale a été particulièrement acclamé pour son rôle, notamment pour sa transformation physique et sa capacité à incarner simultanément le charisme et la monstruosité de Bateman.

 

 

La Plateforme 2

 

Le cadre de La Plateforme 2 reste identique à celui du premier film. Une tour de béton brutaliste, empilement d’un nombre inconnu d’étages, tous ouvert en leur centre. Chaque jour, une plateforme, couverte de nourriture, descend. Les premiers étages sont rassasiés, ceux du fond doivent se contenter des restes. La Plateforme 1 déroulait son concept comme une colonne vertébrale, les enjeux narratifs et la critique sociale se greffaient à celle-ci. Dans cet enfer vertical dans lequel les gens s’enferment volontairement, Goreng, le héros servait de véhicule exploratoire de ce système.

Avec cette suite, Galder Gaztelu-Urrutia a choisi de ne pas perdre de temps à reposer le contexte. Il sait que le public sait (le cas échéant, il ira voir le premier volet), ce qui lui permet de foncer dans le tas, et de pousser les curseurs encore plus loin. Les thématiques centrales, la critique sociale et économique du consumérisme et du capitalisme sont toujours là, mais redoublées par un autre problème : celui de la quête absolue du bien commun comme point de départ d’une dictature pire que l’enfer de la Fosse.

Rédacteurs : JL Techer ( écran large  )

sortie : 4 octobre 2024

 

 

ZODIAC

 

 

Zodiac (2007) est un thriller réalisé par David Fincher. Le film est basé sur l’histoire vraie du  tueur du Zodiaque, un tueur en série notoire et non identifié qui a terrorisé la région de la baie de San Francisco à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Le film est adapté du livre Zodiac de Robert Graysmith, dessinateur du San Francisco Chronicle , devenu obsédé par l’affaire.

Résumé de l’intrigue :

Le film suit l’enquête sur les meurtres du Zodiac et les efforts de plusieurs individus pour découvrir l’identité du tueur. L’histoire est racontée principalement à travers les perspectives de :

  • Robert Graysmith (joué par Jake Gyllenhaal), un caricaturiste du San Francisco Chronicle qui s’intéresse profondément à l’affaire.
  • Paul Avery (joué par Robert Downey Jr.), un journaliste policier du Chronicle qui couvre l’affaire Zodiac.
  • Inspecteur Dave Toschi (joué par Mark Ruffalo), le détective principal chargé de l’enquête sur les meurtres.

Alors que le tueur du Zodiaque nargue les médias et les forces de l’ordre avec des lettres et des chiffres énigmatiques, Graysmith devient de plus en plus obsédé par la résolution de l’affaire. L’enquête s’éternise sur des années, avec plusieurs suspects mais sans résolution claire. Le film explore les conséquences de l’affaire sur les personnes impliquées, ainsi que la frustration d’essayer d’attraper un criminel qui semble toujours avoir une longueur d’avance.

Style et réception :

La mise en scène méticuleuse de David Fincher est une caractéristique du film. L’atmosphère est tendue et maussade, l’accent étant mis sur les détails procéduraux et le développement des personnages plutôt que sur le sensationnalisme. Fincher capture la frustration, l’obsession et la paranoïa entourant l’affaire. Le film évite les conventions traditionnelles du thriller comme l’action constante ou les réponses faciles, se concentrant plutôt sur la lente résolution du mystère.

Le film a été acclamé par la critique pour sa réalisation, son scénario et ses performances, notamment par Gyllenhaal, Downey Jr. et Ruffalo. Sa précision dans la description d’événements réels et son souci du détail ont également été salués.

Thèmes :

  • Obsession : L’obsession de Graysmith pour l’affaire Zodiac est à l’origine d’une grande partie de l’intrigue, montrant le coût personnel de la tentative de résoudre un mystère insoluble.
  • Échec du système judiciaire : Le film décrit comment la bureaucratie, les conflits de juridiction et le manque de preuves ont bloqué l’enquête.
  • La nature de la vérité : Le film se demande si nous pourrons un jour connaître pleinement la vérité, car la véritable identité du Zodiac Killer reste insaisissable.

Zodiac est souvent considéré comme l’un des meilleurs films de Fincher et un classique moderne du genre thriller policier.