Archives de catégorie : A voir ou à revoir

Pink Floyd – The Wall

 

 

Le film Pink Floyd – The Wall, réalisé par Alan Parker et sorti en 1982, est une adaptation cinématographique de l’album conceptuel The Wall du groupe Pink Floyd (1979).

L’album The Wall de Pink Floyd, sorti en 1979, est l’un des albums conceptuels les plus célèbres et ambitieux du rock.
C’est une œuvre en deux disques (double album vinyle à l’origine) qui raconte, chanson après chanson, l’histoire d’un personnage fictif — Pink — dont le parcours est inspiré en partie par la vie et les obsessions de Roger Waters, le principal auteur du projet.


Contexte

  • Après des tensions internes dans le groupe et le succès colossal de The Dark Side of the Moon (1973) et Wish You Were Here (1975), Roger Waters développe l’idée d’un album basé sur l’isolement émotionnel et la distance entre artiste et public.

  • Waters se sentait aliéné lors des tournées gigantesques et rêvait littéralement de construire un mur entre lui et le public.

  • Le projet prend forme avec l’aide de Bob Ezrin (coproducteur), David Gilmour et Nick Mason.


Thème central

Le mur symbolise la barrière psychologique que Pink construit pour se protéger des blessures de la vie :

  • Perte du père pendant la guerre

  • Mère surprotectrice

  • Éducation oppressive (critique du système scolaire britannique)

  • Déceptions amoureuses

  • Pression et isolement liés à la célébrité

Au fil des chansons, chaque traumatisme devient une brique dans ce mur. Une fois terminé, Pink se retrouve totalement isolé, sombrant dans la paranoïa et l’autodestruction, jusqu’à un procès symbolique où il est forcé de “démolir le mur”.

C’est une œuvre hybride, à mi-chemin entre un film musical et un poème visuel, où l’histoire est racontée presque entièrement à travers la musique et des images symboliques, sans dialogues traditionnels. Le scénario a été écrit par Roger Waters (bassiste et principal compositeur de l’album), et les séquences animées marquantes sont signées par l’illustrateur Gerald Scarfe.

Résumé :
Le film suit un personnage fictif, Pink, rock star recluse et psychologiquement brisée. On explore son enfance marquée par la mort de son père à la guerre, l’éducation oppressive, la société autoritaire, la célébrité déshumanisante et l’isolement. Ces traumatismes sont symbolisés par la construction d’un mur intérieur (the wall) qui le sépare du monde extérieur.

Caractéristiques notables :

  • Structure : Montage non linéaire, alternance d’images live et d’animations psychédéliques.

  • Musique : L’album The Wall est interprété quasi intégralement, avec quelques arrangements différents pour le film.

  • Symbolisme : Fort usage de métaphores visuelles (guerre, fascisme, oppression scolaire, sexualité, aliénation).

  • Ambiance : Sombre, intense, souvent dérangeante, avec une esthétique marquée par l’expressionnisme et la satire politique.

À sa sortie, le film a reçu un accueil mitigé : salué pour sa puissance visuelle et sa fidélité à l’univers de Pink Floyd, mais critiqué pour son ton pesant et son absence de narration classique. Aujourd’hui, il est considéré comme un film culte pour les fans du groupe et les amateurs de cinéma expérimental.

Bad lieutenant

 

 

« Bad Lieutenant » est un film réalisé par Abel Ferrara, sorti en 1992, considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre les plus sombres et controversés. Voici une présentation complète du film :


🎬 Bad Lieutenant (1992)

  • Réalisateur : Abel Ferrara

  • Scénario : Zoë Lund et Abel Ferrara

  • Acteur principal : Harvey Keitel

  • Genre : Drame, policier, thriller psychologique

  • Durée : Environ 96 minutes

  • Pays : États-Unis


🧑‍✈️ Synopsis

Le film suit un lieutenant de la police new-yorkaise, profondément corrompu, accro à la drogue, à l’alcool, au sexe et au jeu. Son quotidien est un mélange de violences, d’extorsions, d’abus de pouvoir et d’autodestruction. Il sombre toujours plus bas dans la déchéance morale jusqu’au jour où il enquête sur le viol d’une nonne dans une église, un crime qui le confronte à ses propres démons et à la possibilité d’une rédemption.


🌌 Thèmes principaux

  • La chute morale et spirituelle

  • La culpabilité et le péché

  • La foi et la rédemption

  • La corruption dans les institutions

  • La solitude existentielle


Harvey Keitel

La performance de Keitel est absolument centrale : brutale, crue, viscérale. Il se met à nu (littéralement et émotionnellement), offrant un des rôles les plus intenses de sa carrière. Il a été largement salué pour sa prise de risque artistique.


⚠️ Controverse

Le film contient de nombreuses scènes graphiques et dérangeantes : viols, consommation de drogues, sexe explicite, blasphème… C’est un film non censuré, classé NC-17 aux États-Unis. Il a divisé la critique mais a aussi acquis un statut de film culte.

Lord of war

 

 

Lord of War (2005) est un film écrit et réalisé par Andrew Niccol, qui met en vedette Nicolas Cage dans le rôle principal. Ce thriller criminel est un regard percutant et cynique sur le commerce international des armes. Inspiré de faits réels, le film suit la vie d’un trafiquant d’armes et explore les conséquences morales et éthiques de ce commerce lucratif mais destructeur.

Synopsis

Yuri Orlov (Nicolas Cage) est un immigrant ukrainien vivant aux États-Unis, qui devient l’un des plus grands trafiquants d’armes au monde. Le film retrace son ascension dans ce marché illégal à partir des années 1980, période marquée par la guerre froide, jusqu’à la fin des années 1990. Yuri profite des guerres et des conflits dans les pays en développement pour vendre des armes, ignorant les souffrances humaines qu’il contribue à causer.

Thèmes clés

  1. L’immoralité du commerce des armes : Lord of War critique ouvertement la facilité avec laquelle des individus et des gouvernements s’engagent dans le commerce des armes, malgré les énormes conséquences humanitaires. Yuri incarne cette froide indifférence, vendant des armes à des dictateurs, des rebelles et des criminels sans se préoccuper de la destruction qu’il propage.
  2. La dualité morale : Le personnage de Yuri Orlov incarne la complexité morale du film. Il est charismatique et intelligent, mais il justifie ses actes moralement répréhensibles en argumentant que si ce n’était pas lui, quelqu’un d’autre fournirait les armes. Cette rationalisation met en lumière la complicité silencieuse du monde dans ces pratiques destructrices.
  3. L’indifférence mondiale : L’un des messages centraux du film est que le trafic d’armes est toléré, voire encouragé, par les gouvernements du monde entier. Le film montre que Yuri est souvent protégé par les puissances politiques mondiales, tant que ses actions servent indirectement leurs intérêts géopolitiques.
  4. Les conséquences de la cupidité : Le personnage de Yuri est motivé par l’argent et le pouvoir, mais le film illustre comment cette quête a un coût personnel élevé. Sa relation avec son frère se détériore, sa famille se désintègre, et il devient finalement un homme vide, incapable de se libérer du monde qu’il s’est construit.

Réception critique

Lord of War a été salué pour sa représentation sans complaisance du commerce des armes, ainsi que pour la performance de Nicolas Cage, qui réussit à rendre son personnage fascinant malgré ses actions amorales. Cependant, certaines critiques ont trouvé le film trop froid ou détaché, ce qui correspond peut-être à la nature cynique du propos. Andrew Niccol a été loué pour sa capacité à aborder un sujet aussi complexe et controversé d’une manière accessible mais percutante.

Contexte et inspiration

Le film est basé en partie sur la vie de plusieurs trafiquants d’armes réels, comme Viktor Bout, un trafiquant d’armes russe, qui a inspiré le personnage de Yuri. Andrew Niccol voulait montrer comment le commerce des armes est profondément enraciné dans les systèmes politiques et économiques mondiaux. Le film s’intéresse non seulement aux actions des individus comme Yuri, mais aussi aux complicités des gouvernements et à la nature hypocrite des lois internationales sur le trafic d’armes.

Conclusion

Lord of War est une critique acerbe du commerce mondial des armes, mettant en lumière la cupidité, la corruption et l’indifférence qui permettent à ce commerce de prospérer. Le film d’Andrew Niccol ne cherche pas à édulcorer la réalité, mais à exposer les mécanismes qui maintiennent en vie ce marché mortel, tout en offrant une étude de personnage fascinante avec Yuri Orlov, un homme tiraillé entre son succès et la désintégration de son âme.

 

 

Le Prestige

 

 

Le Prestige (2006) est un film réalisé par Christopher Nolan, basé sur le roman du même nom de Christopher Priest. C’est un thriller psychologique qui se déroule dans le monde des magiciens de la fin du XIXe siècle. Le film se distingue par sa structure narrative complexe, sa thématique de l’illusion, et sa réflexion sur l’obsession et le sacrifice.

Synopsis

L’histoire tourne autour de deux magiciens rivaux, Robert Angier (interprété par Hugh Jackman) et Alfred Borden (joué par Christian Bale). Leur rivalité intense les pousse à des extrémités dangereuses et tragiques, chacun cherchant à surpasser l’autre dans l’art du tour de magie parfait. Après un accident de scène qui coûte la vie à la femme d’Angier, les deux hommes s’engagent dans une guerre acharnée, pleine de trahisons, de tromperies et de secrets. Au centre de leur rivalité se trouve un tour appelé « Le Prestige », une illusion qui semble impossible et qui attire l’attention obsessionnelle des deux protagonistes.

Réception critique

Le film a été acclamé pour ses performances, sa complexité thématique et sa mise en scène. Les critiques ont loué la manière dont Nolan a manipulé la narration et a utilisé la rivalité entre les deux magiciens pour explorer des idées plus profondes sur la nature de l’art, de la performance et de l’identité.

Analyse du style de Christopher Nolan

Christopher Nolan est connu pour ses films qui explorent des thèmes comme la perception du temps, la mémoire et la réalité, souvent à travers des structures narratives innovantes. Dans Le Prestige, il continue d’explorer ces thèmes, tout en plongeant dans l’univers fascinant de l’illusion et de la rivalité artistique. Le film est également marqué par la photographie de Wally Pfister, un collaborateur de longue date de Nolan, qui crée une atmosphère visuelle à la fois mystérieuse et angoissante.

Nolan utilise ici une narration en couches, où chaque révélation en amène une nouvelle, un peu à la manière d’un puzzle. Cela correspond à son style habituel, où le spectateur est souvent incité à revoir le film pour capter tous les indices disséminés tout au long de l’intrigue.

Conclusion

Le Prestige est un film fascinant qui combine les caractéristiques narratives complexes de Christopher Nolan avec des performances mémorables et des thématiques profondes sur l’illusion, l’obsession, et le coût de la perfection. C’est à la fois un drame humain et un thriller psychologique qui questionne notre perception de la réalité et de l’artifice.

LES INFILTRÉS

 

 

Les Infiltrés (The Departed) est un thriller policier réalisé par Martin Scorsese, sorti en 2006. Ce film est une adaptation libre du film hongkongais Infernal Affairs (2002), réalisé par Andrew Lau et Alan Mak. Les Infiltrés se déroule à Boston et met en scène un jeu de dupes entre la police et la pègre, avec un casting exceptionnel qui inclut Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson et Mark Wahlberg.

Synopsis :

L’intrigue tourne autour de deux personnages principaux :

  • Billy Costigan (Leonardo DiCaprio), un jeune policier sous couverture qui infiltre l’organisation criminelle de Frank Costello (Jack Nicholson).
  • Colin Sullivan (Matt Damon), un agent des forces de police, mais également une taupe infiltrée par Costello dans la police d’État de Boston.

Les deux hommes sont chargés de découvrir la taupe de l’autre camp, et au fil du film, la tension monte alors que chacun tente de dévoiler l’identité de l’autre avant d’être démasqué. La situation devient de plus en plus périlleuse alors que les deux infiltrés évoluent dans un univers de mensonge et de violence.

Thèmes et style :

Les Infiltrés explore des thèmes récurrents dans la filmographie de Martin Scorsese, tels que :

  • La dualité morale : Le film plonge profondément dans les notions de trahison, de loyauté et d’identité. Les personnages de Sullivan et Costigan sont tous deux en conflit avec leur véritable nature, coincés dans un monde où les frontières entre le bien et le mal sont floues.
  • L’identité et la corruption : Chacun des personnages principaux joue un rôle de faux-semblant, vivant dans une duplicité constante qui les épuise mentalement et physiquement.
  • La violence : Comme dans d’autres films de Scorsese, la violence est omniprésente et brutale, une force inévitable qui façonne la vie des personnages. Les scènes sont souvent crues et brutales, renforçant l’atmosphère oppressante du film.

Le film est également marqué par son style de réalisation nerveux, typique de Scorsese, avec des montages rapides, des angles de caméra dynamiques, et une bande sonore rock marquée, incluant des morceaux des Rolling Stones, notamment « Gimme Shelter ». Ce style contribue à maintenir une tension constante tout au long du film.

Réception :

Les Infiltrés a reçu un accueil critique extrêmement positif et a été un succès commercial. Le film est souvent considéré comme l’un des meilleurs thrillers policiers du cinéma moderne et un des sommets de la carrière de Scorsese. En 2007, Martin Scorsese a remporté son premier Oscar du meilleur réalisateur pour ce film, après de nombreuses nominations infructueuses tout au long de sa carrière. Le film a également remporté l’Oscar du meilleur film, de la meilleure adaptation (scénario de William Monahan), et du meilleur montage.

La performance des acteurs a été largement saluée, notamment celle de Leonardo DiCaprio et de Matt Damon pour leurs rôles tendus et psychologiquement complexes. Jack Nicholson, dans le rôle du criminel sadique Frank Costello, livre une performance déjantée et effrayante, imprégnée d’humour noir, tandis que Mark Wahlberg est particulièrement mémorable dans un rôle secondaire qui lui a valu une nomination à l’Oscar.

Distinctions :

Aux Oscars 2007, Les Infiltrés a remporté quatre statuettes :

  • Meilleur film,
  • Meilleur réalisateur (Martin Scorsese),
  • Meilleur scénario adapté (William Monahan),
  • Meilleur montage (Thelma Schoonmaker).

Le film a également été récompensé lors de nombreuses autres cérémonies, consolidant ainsi son statut de classique moderne.

Conclusion :

Les Infiltrés est un thriller policier tendu, intelligent et brutal, marqué par des performances exceptionnelles et une réalisation magistrale. Avec ce film, Martin Scorsese signe un retour en force dans le genre du crime qu’il a contribué à redéfinir tout au long de sa carrière. Les Infiltrés est non seulement un hommage au cinéma de gangsters, mais aussi une réflexion sur l’identité et la moralité dans un monde corrompu.

Body Double

 

 

Body Double est un thriller psychologique réalisé par Brian De Palma, sorti en 1984. Le film est souvent considéré comme un hommage et une relecture des classiques du suspense d’Alfred Hitchcock, notamment Fenêtre sur cour (Rear Window) et Sueurs froides (Vertigo). De Palma y mélange voyeurisme, manipulation, et fantasmes cinématographiques, créant un film stylisé et provocant qui est à la fois une satire d’Hollywood et un thriller érotique.

Synopsis :

Le film suit Jake Scully (Craig Wasson), un acteur de série B qui traverse une mauvaise passe après avoir perdu son rôle dans un film et découvert que sa petite amie le trompe. Alors qu’il est temporairement sans logement, il rencontre Sam, un collègue acteur, qui lui propose de garder son luxueux appartement. De cet appartement, Jake peut observer sa voisine Gloria (Deborah Shelton) qui danse sensuellement chaque nuit devant sa fenêtre. Intrigué, Jake devient obsédé par cette femme, et lorsqu’il assiste à son meurtre brutal, il se lance dans une enquête pour découvrir la vérité.

En chemin, Jake croise Holly Body (Melanie Griffith), une actrice pornographique qui semble étrangement liée à la victime. Peu à peu, il découvre une conspiration tordue qui mêle sexe, mensonge et meurtre.

Thèmes et style :

Brian De Palma utilise dans Body Double de nombreux éléments hitchcockiens, notamment le thème du voyeurisme, de la confusion entre réalité et illusion, et des personnages ordinaires pris dans des intrigues complexes et dangereuses. Le film est visuellement frappant, avec une utilisation audacieuse des couleurs, des mouvements de caméra sophistiqués et une bande sonore marquante, composée par Pino Donaggio.

Le voyeurisme est au cœur du film, avec Jake qui observe Gloria à travers un télescope, écho direct à Fenêtre sur cour. De Palma explore également les limites du fantasme et de la réalité, notamment à travers l’industrie du cinéma pornographique, représentée par le personnage de Holly Body. Il critique aussi la manière dont Hollywood exploite les corps, en particulier ceux des femmes.

Réception :

À sa sortie, Body Double a suscité la controverse en raison de son contenu sexuel explicite et de sa violence. Certains critiques ont salué la virtuosité technique de De Palma et son hommage à Hitchcock, tandis que d’autres l’ont accusé d’être trop stylisé et sensationnaliste. Le film a néanmoins acquis une solide base de fans au fil des années et est souvent considéré comme l’un des films cultes de Brian De Palma.

L’interprétation de Melanie Griffith, qui incarne une starlette du porno désinvolte mais complexe, a été particulièrement remarquée et lui a ouvert les portes de nombreux autres rôles à Hollywood.

En résumé, Body Double est un thriller élégant et controversé, typique du style visuel flamboyant de Brian De Palma, qui continue de diviser le public entre ceux qui y voient une œuvre de génie et ceux qui le trouvent trop outrancier.

GHOST DOG

 

 

Ghost Dog : The Way of the Samurai (1999), réalisé par Jim Jarmusch , est un mélange unique de philosophie samouraï, de drame policier et de solitude urbaine. Mettant en vedette Forest Whitaker comme personnage principal, il combine des éléments de l’ancien code des samouraïs avec le monde des gangsters modernes, créant un film de gangsters méditatif et non conventionnel.

Synopsis :

L’histoire suit Ghost Dog , un tueur à gages afro-américain qui vit selon l’ancien Bushido , ou la voie des samouraïs. Il travaille comme assassin pour un petit gangster italo-américain nommé Louie, qui lui a autrefois sauvé la vie. Ghost Dog considère Louie comme son maître et vit selon le code de loyauté absolue des samouraïs, malgré le fait que Louie soit une figure moralement ambiguë. Alors que Ghost Dog se bat pour sa survie, il reste attaché à son code philosophique, naviguant dans la loyauté, l’honneur et la solitude dans un monde qui ne comprend ni ne respecte son mode de vie.

Le style de Jarmusch dans Ghost Dog

  1. Rythme lent et méditatif : Comme dans de nombreux films de Jarmusch, Ghost Dog avance à un rythme lent et contemplatif. L’action est ponctuée de moments de réflexion tranquille, souvent accompagnés de la lecture de passages du Hagakure . Jarmusch permet aux scènes de respirer, créant un espace pour la réflexion philosophique plutôt que de se concentrer sur une narration conventionnelle basée sur l’intrigue.
  2. Dialogue et humeur minimalistes : Ghost Dog a un script minimaliste, une grande partie de la communication se faisant par des gestes, des regards ou un symbolisme plutôt que par des mots. Le film s’appuie sur l’ambiance, l’atmosphère et le silence pour transmettre la vie intérieure de ses personnages, en particulier Ghost Dog lui-même, qui parle peu et agit à travers ses mouvements précis et rituels.
  3. Personnages décalés : Typique du style de Jarmusch, Ghost Dog met en scène des personnages excentriques, depuis les mafieux maladroits et vieillissants jusqu’au vendeur de glaces haïtien qui communique avec Ghost Dog à travers leur amour commun pour la crème glacée, malgré la barrière de la langue. Ces personnages apportent une touche d’humour noir et d’absurdité à un récit par ailleurs sérieux.
  4. Le milieu urbain en tant que personnage : Le film se déroule dans un environnement urbain en décomposition qui semble presque intemporel, détaché de tout lieu ou époque spécifique. Les rues sont vides, les bâtiments délabrés et les personnes rencontrées par Ghost Dog semblent perdues ou piégées dans ce paysage désolé. La ville reflète la solitude de Ghost Dog, servant de toile de fond à son voyage intérieur.

Éléments notables

  • Performance de Forest Whitaker : La représentation de Ghost Dog par Whitaker est subtile, intense et méditative. Son physique, son attitude calme et sa détermination tranquille capturent l’essence d’un samouraï des temps modernes perdu dans la mauvaise époque.
  • Bande originale de RZA : La musique de RZA du Wu-Tang Clan joue un rôle crucial dans l’ambiance du film. Le mélange d’instruments traditionnels japonais et de rythmes hip-hop reflète la fusion culturelle et philosophique au cœur du film.
  • Fondements philosophiques : Le film est plus une méditation sur la vie, la mort et l’honneur qu’une histoire de crime conventionnelle. Jarmusch utilise l’adhésion de Ghost Dog au code des samouraïs pour explorer les thèmes de l’existentialisme, s’interrogeant sur ce que signifie vivre une vie déterminée dans un monde qui semble sans direction.

Héritage

Ghost Dog : La Voie du Samouraï est devenu un classique culte en raison de son mélange de genres, de sa profondeur philosophique et de son approche stylistique unique. Il a influencé à la fois les cinéastes et la culture hip-hop, notamment grâce à son utilisation innovante de la musique et à l’intersection des mondes anciens et modernes.

Essentiellement, Ghost Dog est un poème cinématographique sur la loyauté, l’honneur et la lutte pour trouver un sens dans une jungle urbaine où ces valeurs semblent obsolètes. C’est un film qui défie toute catégorisation facile, mêlant les sensibilités indépendantes de Jarmusch avec des éléments de la tradition des samouraïs, des films de gangsters et de la culture hip-hop pour créer quelque chose d’entièrement original.

 

 

 

 

 

 

 

Le Dernier Samouraï

 

 

Le Dernier Samouraï (en anglais The Last Samurai) est un film réalisé par Edward Zwick, sorti en 2003. Il s’agit d’un drame historique et épique qui se déroule dans le Japon de la fin du XIXe siècle, une période de transition où le pays est en pleine modernisation et occidentalisation, sous l’influence des puissances étrangères. Le film met en scène Tom Cruise dans le rôle principal, accompagné d’un casting remarquable incluant Ken Watanabe, Koyuki et Hiroyuki Sanada.

Synopsis :

L’intrigue du film suit Nathan Algren (Tom Cruise), un capitaine américain désillusionné, ancien combattant de la guerre de Sécession, qui est engagé par l’empereur du Japon pour entraîner les troupes impériales à utiliser les techniques militaires modernes, dans le but d’écraser la rébellion des samouraïs, opposés à la modernisation du pays.

Cependant, après avoir été capturé par les forces samouraïs, Algren commence à comprendre et à admirer leur code de l’honneur, le bushido, ainsi que leurs traditions. Sous l’influence de Katsumoto (Ken Watanabe), le chef samouraï, Algren se retrouve pris entre deux mondes et va finalement s’engager aux côtés des samouraïs pour lutter contre l’armée impériale modernisée.

Thèmes principaux :

  1. La transition culturelle et la modernisation : Le film illustre les tensions entre la tradition japonaise incarnée par les samouraïs et la modernisation rapide du pays, sous l’influence de l’Occident.
  2. Le code du bushido : Le code d’honneur et les valeurs des samouraïs, telles que la loyauté, la discipline et le sacrifice, sont au cœur du film.
  3. L’exil intérieur et la rédemption : Le personnage d’Algren est hanté par son passé violent et trouve une forme de rédemption en adoptant la culture et la philosophie des samouraïs.

Le contexte historique :

Bien que Le Dernier Samouraï s’inspire de faits historiques, comme la rébellion de Satsuma en 1877, où les samouraïs se sont révoltés contre le gouvernement impérial, le film prend des libertés avec la réalité historique pour raconter une histoire épique et plus dramatique. Le personnage de Nathan Algren est en partie inspiré de Jules Brunet, un officier français qui a participé à la guerre de Boshin en soutien aux troupes shogunales.

Réception et impact :

Le film a été bien accueilli pour ses magnifiques scènes de bataille, la qualité de ses décors et costumes, ainsi que la performance de Ken Watanabe, qui a reçu une nomination aux Oscars pour son rôle. La représentation des samouraïs a été particulièrement saluée, même si le film a été critiqué par certains pour sa vision « hollywoodienne » de l’histoire japonaise.

Esthétique et réalisation :

Edward Zwick, connu pour ses films épiques tels que Glory (1989) et Legends of the Fall (1994), apporte ici une direction impressionnante avec des scènes de combat spectaculaires et des paysages japonais magnifiques. La photographie sublime du film, réalisée par John Toll, ainsi que la musique mémorable composée par Hans Zimmer, participent également à l’immersion dans cette période historique complexe.

En résumé, Le Dernier Samouraï est une fresque épique qui explore la rencontre entre deux mondes, la tradition et la modernité, à travers une histoire poignante de rédemption et de sacrifice, portée par des performances puissantes et un sens esthétique soigné.

 

 

American Psycho

 

 

« American Psycho » est un film sorti en 2000, réalisé par Mary Harron et basé sur le roman controversé de Bret Easton Ellis publié en 1991. Le film met en vedette Christian Bale dans le rôle principal de Patrick Bateman, un riche banquier d’affaires new-yorkais qui mène une double vie en tant que tueur en série. Le film est une satire du matérialisme et de la superficialité des années 1980, se déroulant dans un monde où les apparences, la richesse et le pouvoir dictent les relations sociales.

Synopsis:

Le film suit Patrick Bateman, un jeune homme d’affaires de Wall Street obsédé par son image et la consommation. En apparence, il est charmant, cultivé et sociable, mais derrière cette façade, il se révèle être un psychopathe sadique. Bateman mène une vie vide, basée sur l’acquisition de biens de luxe et des interactions superficielles, et il comble son vide émotionnel par la violence, prenant plaisir à commettre des actes de brutalité contre ses collègues, ses amants, et même des inconnus.

Thèmes:

« American Psycho » aborde des thèmes complexes tels que :

  • Le matérialisme : Bateman est obsédé par les marques de luxe, l’apparence physique, et la compétition avec ses collègues.
  • L’aliénation : Malgré son succès apparent, Bateman se sent déconnecté du monde qui l’entoure.
  • La satire sociale : Le film critique l’obsession des années 80 pour l’argent, le pouvoir, et l’image, et pointe l’indifférence des élites face à la souffrance humaine.
  • Ambiguïté : Une grande partie de l’intrigue laisse planer le doute sur la réalité des actes de Bateman, questionnant si ses crimes sont réels ou le fruit de son imagination.

Réception:

Le film a reçu des critiques partagées à sa sortie. Certains l’ont salué pour son commentaire social et la performance de Christian Bale, tandis que d’autres ont trouvé l’humour noir et la violence dérangeants. Avec le temps, « American Psycho » est devenu un film culte, particulièrement pour l’interprétation glaçante et captivante de Bale, et pour son regard incisif sur la vacuité de la vie moderne.

Christian Bale a été particulièrement acclamé pour son rôle, notamment pour sa transformation physique et sa capacité à incarner simultanément le charisme et la monstruosité de Bateman.

 

 

ZODIAC

 

 

Zodiac (2007) est un thriller réalisé par David Fincher. Le film est basé sur l’histoire vraie du  tueur du Zodiaque, un tueur en série notoire et non identifié qui a terrorisé la région de la baie de San Francisco à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Le film est adapté du livre Zodiac de Robert Graysmith, dessinateur du San Francisco Chronicle , devenu obsédé par l’affaire.

Résumé de l’intrigue :

Le film suit l’enquête sur les meurtres du Zodiac et les efforts de plusieurs individus pour découvrir l’identité du tueur. L’histoire est racontée principalement à travers les perspectives de :

  • Robert Graysmith (joué par Jake Gyllenhaal), un caricaturiste du San Francisco Chronicle qui s’intéresse profondément à l’affaire.
  • Paul Avery (joué par Robert Downey Jr.), un journaliste policier du Chronicle qui couvre l’affaire Zodiac.
  • Inspecteur Dave Toschi (joué par Mark Ruffalo), le détective principal chargé de l’enquête sur les meurtres.

Alors que le tueur du Zodiaque nargue les médias et les forces de l’ordre avec des lettres et des chiffres énigmatiques, Graysmith devient de plus en plus obsédé par la résolution de l’affaire. L’enquête s’éternise sur des années, avec plusieurs suspects mais sans résolution claire. Le film explore les conséquences de l’affaire sur les personnes impliquées, ainsi que la frustration d’essayer d’attraper un criminel qui semble toujours avoir une longueur d’avance.

Style et réception :

La mise en scène méticuleuse de David Fincher est une caractéristique du film. L’atmosphère est tendue et maussade, l’accent étant mis sur les détails procéduraux et le développement des personnages plutôt que sur le sensationnalisme. Fincher capture la frustration, l’obsession et la paranoïa entourant l’affaire. Le film évite les conventions traditionnelles du thriller comme l’action constante ou les réponses faciles, se concentrant plutôt sur la lente résolution du mystère.

Le film a été acclamé par la critique pour sa réalisation, son scénario et ses performances, notamment par Gyllenhaal, Downey Jr. et Ruffalo. Sa précision dans la description d’événements réels et son souci du détail ont également été salués.

Thèmes :

  • Obsession : L’obsession de Graysmith pour l’affaire Zodiac est à l’origine d’une grande partie de l’intrigue, montrant le coût personnel de la tentative de résoudre un mystère insoluble.
  • Échec du système judiciaire : Le film décrit comment la bureaucratie, les conflits de juridiction et le manque de preuves ont bloqué l’enquête.
  • La nature de la vérité : Le film se demande si nous pourrons un jour connaître pleinement la vérité, car la véritable identité du Zodiac Killer reste insaisissable.

Zodiac est souvent considéré comme l’un des meilleurs films de Fincher et un classique moderne du genre thriller policier.